Aviculture : La filière tient bon face aux perturbations
منذ سنتين
La production de la volaille et des œufs ressort en quasi-stagnation. Les professionnels s’inquiètent de l’approvisionnement en matières premières. La FISA poursuit ses efforts de mise à niveau des «riyachates» et de formation au sein de l’avipole.
Le secteur avicole s’en sort plutôt indemne des effets des facteurs internes et externes qui touchent le monde et, bien entendu, le Maroc. Il a ainsi connu une quasi-stagnation par rapport à l’année précédente, sur toutes les filières de production, de valorisation et de commercialisation, consécutivement à la poursuite de la crise sanitaire, à laquelle s’est ajoutée la sécheresse qui a sévi dans le pays et le déclenchement de la guerre russo-ukrainienne. Au titre de l’année 2021, la production des viandes de la volaille (poulet de chair et dinde) a atteint 640 mille tonnes (MT), en hausse de 1% seulement par rapport à 2020. Les œufs de consommation, eux, ont affiché une production similaire l’année dernière, soit 5,5 milliards d’unités. Le chiffre d’affaires du secteur, lui, a enregistré une progression de 18% à 32,4 milliards de DH, pour un montant d’investissements cumulés de 13,8 milliards et des emplois de 465 000 (+1% par rapport à 2020). De leur côté, les exportations se sont établies à 61 millions d’unités pour les œufs à couver et 3 millions pour les poussins de chair.
Il faut dire que «la flambée des prix des matières premières continue d’impacter considérablement les coûts de production de l’amont à l’aval, au point que la situation devient très difficile pour les éleveurs. Si l’on ne prend que le maïs, matière essentielle qui rentre dans la composition de l’aliment de bétail, son prix a plus que doublé entre l’année dernière et celle en cours. La dernière cotation sur Chicago révèle une hausse depuis le 1er janvier de 31,7% à 781,5 cts/boisseau. «En plus du manque de visibilité sur l’évolution des prix des matières premières, nous nous inquiétons vivement de la disponibilité de ces matières dans les pays producteurs, et par conséquent de l’approvisionnement des élevages en aliments composés», explique Youssef Alaoui, président de la FISA (Fédération interprofessionnelle du secteur avicole), surtout que les prévisions font état d’une baisse de la production en Ukraine, principal pays exportateur mondial de la matière, de 53% cette année.
Cette situation a fini par affecter les prix à la vente. A fin avril, les prix du poulet de chair ont enregistré une moyenne de 15 DH/kg vif départ ferme au lieu de 11 DH une année auparavant. Ceux de la dinde chair autour de 20,3 DH/kg vif départ ferme contre 18 DH en 2020. Quant aux prix des œufs de consommation, ils se situent à 0,86 DH/unité contre 0,80 DH en 2020.
Au-delà des éléments exogènes, l’évolution des prix répond à des cycles pendant une année normative, ou encore au mécanisme de l’offre et de la demande. Ladite demande est, à son tour, impactée par la situation du pouvoir d’achat du consommateur. «Généralement, la demande sur les viandes de la volaille et les œufs de consommation augmente en période estivale, eu égard à l’organisation des célébrations et des fêtes et durant le mois du Ramadan. En revanche, elle a tendance à baisser au cours de la période de Aïd Al Adha où naturellement l’achat du mouton reste la priorité», précise notre source.
La prime consacrée à la modernisation des «riyachates» (tueries de la volaille) n’est plus en vigueur aujourd’hui.
Si les fermes de production de la volaille et de production d’œufs se sont modernisées et répondent aux exigences sanitaires, le segment de l’abattage fait encore défaut, surtout avec l’existence persistante des «riyachates». Leur mise à niveau continue de présenter l’une des préoccupations majeures de la FISA. Après la signature en mai 2019 d’une circulaire conjointe du ministère de l’intérieur et de celui de l’agriculture, qui réglemente l’exploitation de ces ryachates, une journée de sensibilisation sur la mise à niveau de ces unités a été organisée à El Jadida le 15 Juillet 2019 au profit de plus de 1000 personnes. Des commissions ont ensuite été constituées pour travailler de concert avec les services du ministère du commerce et de l’industrie, chargé de l’octroi de la prime de 30 000 DH, pour définir la procédure à suivre pour pouvoir en bénéficier. «La procédure a été finalisée en décembre 2019. Des journées de sensibilisation ont été organisées à travers certaines régions et c’est alors que la déclaration de l’état d’urgence sanitaire fut prononcée en mars 2020 pour faire face au Covid 19. La rude crise qui s’en est suivie pour le secteur avicole n’a pas permis de poursuivre l’élan. D’ailleurs, la prime avait été notifiée pour la période allant du 1er janvier 2019 à fin décembre 2021 et par conséquent n’est plus en vigueur aujourd’hui», précise notre source.
Toutefois, la FISA s’est rapprochée du Groupe Crédit Agricole du Maroc, un rapprochement qui s’est soldé par la mise en place d’un produit au bénéfice des propriétaires des riyachates dans le cadre du programme INTILAKA. Aujourd’hui, des journées régionales de sensibilisation sont en cours d’organisation, pour sensibiliser les porteurs de projet quant à la modernisation de leurs unités et à les accompagner pour la constitution de leurs dossiers à présenter au GCAM.
Plus de 320 sessions au profit de 6 592 personnes ont été dispensées à un large public
Dans cette filière, tout comme dans les autres, la formation joue un rôle essentiel. Depuis l’inauguration en mai 2015 du centre de formation Avipole et jusqu’au 30 avril 2022, la FISA a organisé 320 sessions au profit de 6 592 personnes en 17372 journées de formation et ce, au profit de professionnels marocains, porteurs de projets, coopératives féminines, porteurs de projet avicole, professionnels des pays d’Afrique de l’Ouest et aussi d’étudiants. Youssef Alaoui ne manque pas de se targuer du succès de ces initiatives. Selon lui: «Les formations assurées ont contribué, dans une grande mesure, à la mise à niveau des unités de production avicole et à l’amélioration de la productivité, des performances techniques et sanitaires, mais aussi des performances sur le terrain. Les exemples sont multiples pour ne citer que celui de la maîtrise des règles de biosécurité par tous les professionnels avicoles marocains au niveau de leurs unités de production pour faire face aux problèmes pathologiques comme l’Influenza aviaire faiblement pathogène». Ces efforts de formation ont permis également aux éleveurs avicoles de se conformer aux dispositions de la loi 49/99 relative à la protection sanitaire des élevages avicoles, au contrôle de la production et la commercialisation des produits avicoles et ont pu mettre ainsi à niveau leurs unités de production et améliorer la productivité et la qualité de leurs produits. Les coopératives féminines ne sont pas en reste, puisqu’elles ont été encadrées et accompagnées par Avipole dans la réalisation de projets d’élevage de poulets fermiers (Coopérative Rommani, Coopérative Toudarte…) et ont pu ainsi améliorer leurs revenus.
Parallèlement, le volet lié à l’abattage et à la transformation est pris à bras-le-corps par la fédération. En effet, elle s’est lancée dans un programme de 4 ans, à compter d’octobre 2021, dont l’objectif est d’encourager la consommation des produits issus d’abattoirs agréés. Cela, à travers l’accompagnement et la formation des éleveurs à développer des circuits modernes de commercialisation et de distribution par la création d’unités d’abattage avec des ateliers de découpe agréés, de petite ou de moyenne taille, dans toutes les régions du pays I.B.
La FISA engagée à développer l’aviculture dans les pays de l’Afrique de l’Ouest
En plus du Maroc, la FISA ne ménage aucun effort pour développer l’aviculture dans tous les pays d’Afrique de l’Ouest par la formation pratique à Avipole et au pays hôte, ainsi que par visioconférence. Dans cette action, à côté du ministère de l’agriculture, il y a lieu de noter le soutien de la partie américaine, notamment l’US grains council, avec une enveloppe de 10 MDH dédiée à cette action de formation. Depuis 2017, La FISA a assuré 63 sessions dans différents domaines de l’aviculture pour 1527 personnes dont 9 122 journées de formation. «Après cette expérience réussie avec une célérité inattendue qui a pu avoir un impact très positif sur le développement de l’aviculture dans ces pays, la FISA ambitionne de poursuivre cet effort pour une nouvelle étape qui va s’étendre jusqu’en 2027», indique Youssef Alaoui, qui résume en guise de conclusion : «Le développement de l’aviculture dans ces pays d’Afrique de l’Ouest a eu un effet d’entraînement très perceptible sur le développement des échanges commerciaux entre professionnels marocains et ceux issus de ces pays».
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